top of page
 
 Réforme de l’enseignement technologique :
 la catastrophe annoncée a bien lieu

 

 

Les professeurs de STI, désespérés de leur situation et de celle  de l’enseignement technologique, se mobilisent et écrivent au recteur (via les CA). Les chefs d’établissement confirment les dires de nos collègues et les parents d’élèves prennent conscience que cette réforme n’est qu’un leurre et regrettent amèrement ce choix d’orientation pour leur enfant.

 

Ci-dessous un exemple de lettre qui a tout notre soutien : 

" La réforme de l’enseignement du STI2D, a été catastrophique pour les enseignants de cette filière.  Depuis le début de cette réforme, presque 40 % d'entre eux ont abandonné ou souhaitent abandonner leur poste d’enseignant" (enquête du ministère de l'Education nationale).

Nous avons tenté de prendre cette réforme à "bras le corps" et travailler pour l’appliquer au mieux, l’objectif étant la réussite de nos élèves et la pérennité de la bonne renommée des filières STI du lycée ….

Les remarques recueillies cette année, par les jurys des épreuves de spécialité, montrent que notre travail a encore un impact positif sur nos élèves. Mais aujourd’hui notre inquiétude et la manière dont nous sommes sollicités afin de palier les problèmes dont les solutions découlent du bon sens, atteignent des sommets que nous ne pouvons plus accepter.

Ainsi, cette année scolaire 2014-2015, le lycée comptait 4 postes d’enseignants de STI non pourvus. Une classe n’a reçu, en temps cumulé, qu’à peine un trimestre de cours de spécialité et d’enseignement transversal. Les premiers volontaires aux fonctions d’enseignant ont très vite déchanté devant les nombreuses difficultés. Certains, après une simple visite n’ont pas donné suite, ils étaient tout simplement effrayés par la prise en charge d’une classe (on en est là !).

 

Pour l’année scolaire 2015-2016, il ne s’agit plus de 4 mais de 5 postes non pourvus. Nous faisons aussi le constat que peu d’élèves s’inscrivent dans la filière (nombreux sont les lycées qui vivent la même désaffection).

Nous faisons aussi le constat que bon nombre d’élèves ne sont absolument pas à leur place dans ces filières, (environ un tiers par classe). Ils sont là par défaut (recrutés afin de faire du remplissage de section), ils sont très souvent absents, ne justifient pas leurs absences, ne travaillent absolument pas et ont des résultats catastrophiques. Eux même avouent s’ennuyer et ne pas être intéressés par la filière. Il s’agit d’un immense gâchis pour lequel nous ne voulons pas apporter notre contribution.

Pour quelles raisons notre administration s’acharne-t-elle à conserver 3 classes, alors que deux permettraient à tous les acteurs, élèves en premier lieu, de tirer profit d’un enseignement de qualité avec des professeurs pour les dispenser dans des conditions normales ?

Pour quelles raisons notre administration s’acharne-t-elle à recruter des élèves très loin du niveau requis, qui ne montrent aucun intérêt pour cette filière ?

Cet acharnement rejaillit sur tout le lycée. Là encore les premiers impactés sont les élèves, quant à nous, nous sommes relégués au titre de "rustine" et malgré ce qu’on veut bien nous raconter, nous avons conscience qu’aucune considération ne nous est accordée. Pas de vague, pas de bruit afin de satisfaire le rectorat et de mieux duper les parents.

Les quelques enseignants titulaires, investis dans le STI2D depuis le début, s’épuisent devant les choix totalement incompréhensibles de l'administration. Ils sont totalement écÅ“urés et convaincus que dans ces conditions, il n'y a aucun avenir à continuer  l’enseignement des sciences et technologies de l'industrie et du développement durable tant pour les élèves que pour eux. Â» 

 

Réponse de l’administration :

L’administration reconnait que les buts assignés à la réforme n’ont pas été atteint : élever le niveau de l'enseignement technologique, augmenter le nombre de techniciens, ingénieurs, scientifiques, attirer les jeunes, ...

Des élèves sont orientés en fin de seconde (par défaut certes, suite aux conseils de classe) en STI. Donc il faut leur trouver des places et comme on en a dans les établissements,  on est obligé de les prendre. Donc fermer une 1ère STI est un choix qui risque d'être refusé par le rectorat.

 

Conclusion :

L’orientation en seconde était elle  aussi un leurre pour certains : elle conduit à l’échec si les prérequis ne sont pas atteints et fait suite au passage automatique dans la classe supérieure sans tenir compte des lacunes accumulées ce qui démotive les élèves et désespère les parents. Quant à nos collègues, ils en subissent les conséquences !

 

                                                                                                                          Françoise PONCET (06/2015)

 

haut de page

bottom of page